Voyager en Namibie : mon roadbook
Organiser ce trip me semblait compliqué : il y a tant à faire et à voir en Namibie ! Sans parler des différents noms de lieux qui sont complètement impossibles à prononcer et encore moins à retenir.. Vous allez vite comprendre en lisant la suite !
Je voulais absolument louer une voiture avec une tente de toit, faire du camping, parfois sauvage, mais aussi me poser dans des lodges.. et surtout, je ne voulais rien rater !
Pour ceux qui souhaiteraient faire appel à une agence, Namibie en liberté propose des circuits assez originaux, et même des treks ! Leur site est une mine d’information.
Pourquoi aller en Namibie?
Il est 7h du matin et je suis réveillée par la chaleur. J’ouvre la moustiquaire de la tente et là, juste devant moi, une girafe ! Bienvenue en Namibie…
Ici, apprêtez vous à voir tout en grand : des paysages sauvages à perte de vue, des plaines lunaires et semi-désertiques, des déserts de dunes rouges, une vie animale exubérante, des canyons vertigineux, et la fameuse Skeleton Coast, côte sauvage et hostile qui s’étend à l’infini…
Vous l’avez compris, vous allez y trouver une diversité étonnante : la Namibie est le paradis de tout photographe et fera la joie des amateurs de road-trip.
Apprêtez vous à vire un voyage mémorable !
Mon arrivée à Windhoek
Tout commence avec le survol de ce vaste pays : les seules traces humaines sont les routes, ou plutôt les pistes, bien rectilignes… L’unique aéroport international de Namibie se situe à la capitale, Windhoek. J’aperçois déjà des phacochères et des babouins sur la piste de l’aéroport : ça annonce la couleur !
Jeune aventurière téméraire mais aimant tout de même le confort, j’ai décidé de visiter le pays en alternant camping, et lodges paradisiaques. J’aime l’idée de pouvoir dormir au milieu des animaux, ou d’être réveillée par lumière orangée du soleil levant au milieu des dunes, mais je veux aussi profiter de mes vacances pour me reposer au bord de la piscine avec un bon bouquin !
Direction l’agence de location, d’où je repars avec un impressionnant 4×4 équipé d’une tente de toit. Vous connaissez le concept ? Je trouve cela révolutionnaire ! En un coup de zip et trois mouvements de bras, une vaste tente apparaît sur le toit de la voiture, équipée d’ un vrai matelas douillet. J’ai adoré les nuits passées dans ce petit promontoire, loin du sable et des bestioles, à regarder les étoiles, à surprendre un koudou un peu trop curieux, à guetter le moindre bruit suspect.
Le Véhicule récupéré, maintenant, direction l’aventure : je quitte la ville et je prends la route vers le Nord. J’ai décidé de passer ma première nuit dans le Parc National d’Etosha. En Namibie on roule à gauche ! Après avoir pris quelques rond-point s à contre-sens je prends rapidement le coup de main !
De toute façon, il n’y a pas grand monde sur les routes. On a plus de chances de rencontrer un Oryx errant qu’une voiture ici. Rapidement les routes deviennent des pistes, mais elles sont toujours très bien entretenues et les kilomètres s’avalent facilement.
Etosha National Park : mon plus beau safari
Le parc Etosha est vraiment surprenant. Une étape incontournable de votre voyage en Namibie. C’est la plus grande réserve animalière du pays. Elle occupe un immense désert comportant en son centre un lac asséché qui mesure plus de 100km de long, «l’Etosha pan ». La vitesse y est limitée à 60km/h et je comprends rapidement pourquoi : des fourrés émerge soudain la silhouette d’un impala ! Je le vois passer en bondissant juste devant la voiture. L’agence de location de voiture m’avait bien mise en garde : les accidents avec les animaux sont fréquents si on ne respecte pas les limitations de vitesse ici !
J’arrive au camping au moment du coucher du soleil.
Celui-ci est situé juste à coté d’un point d’eau. Je me rappellerai de cette scène toute ma vie : le spectacle est juste indescriptible. Eléphants, zèbres, gnous, springboks, phacochères et rhinocéros se désaltèrent les uns à côté des autres dans un silence complet. Je ne savais même pas qu’une pareille cohabitation d’animaux aussi diverses était possible !
Au loin j’aperçois un troupeau de girafes se déplaçant dans la poussière devenue maintenant orangée alors que le soleil disparaît à l’horizon. J’admire pendant de longues minutes ce spectacle exceptionnel.
Au fur et à mesure que la nuit s’installe d’autres animaux prennent place autour du point d’eau : chacals, hyènes, lycaons…
Après une première nuit sous un ciel limpide, je reprends la route de bonne heure afin de mettre toutes les chances de mon coté pour apercevoir un maximum de vie sauvage dans le parc. Le spectacle est au rendez-vous : je repère rapidement un troupeau de zèbres, puis un lionceau accompagné de sa mère. Puis un festival d’autruches !
C’est presque trop facile. A chaque point d’eau, une profusion de vie animale est présente.
Puis, la chaleur s’installant je décide de m’arrêter et me reposer un peu : direction le Dolomite camp. Imaginez des bungalows perchés sur une falaise, surplombants une mare où un troupeau d’éléphants a élu domicile. Depuis la piscine, impossible de lire mon bouquin : je reste scotchée devant cette scène insolite. Je profite toute l’après-midi de ce lodge somptueux, de sa vue dominante sur les plaines infinies du parc. La chaleur dehors est écrasante.
Le bar me permet de rencontrer d’autres voyageurs : je fais la connaissance d’un couple australien qui visite le pays… en avion !
De retour à mon bungalow, je croise un troupeau d’impalas : le camp n’est pas clôturé et les animaux peuvent se déplacer librement entre les habitations. J’ai d’ailleurs le droit à une escorte personnelle pour rejoindre le restaurant à la nuit tombée. Je découvre pour la première fois la cuisine Namibienne : les mets y sont fins et raffinés. Cette cuisine est très diversifiée du fait de la multiplicité ethnique de la population. On y retrouve d’ailleurs une trace de l’héritage allemand : choucroutes et saucisses de Francfort !
Difficile de quitter ce petit paradis le lendemain matin pour reprendre ma route. Je suis impatiente de découvrir d’autres lodges tout aussi atypiques.
Il faut savoir que la Namibie reste un pays très accessible financièrement parlant : vous pourrez y réserver des hôtels de rêves, digne des plus belles cartes postales, à un prix très modeste.
La région du Kaokaland
L’étape suivante de mon voyage en Namibie est la région du Kaokaland, le territoire des Himbas, un peuple nomade de chasseurs cueilleurs essayant de conserver leurs traditions. La piste traverse des paysages de plus en plus montagneux, des sommets bleutés se superposant à l’infini. Il faut régulièrement éviter des troupeaux de chèvres et la progression est lente. J’aperçois quelques bergers himbas le long de la route : les hommes ont une vie de nomade avec les animaux tandis que les femmes s’occupent du village.
J’avais hâte d’en apprendre un peu plus sur ce peuple. J’ai fait appel à un guide local et ensemble nous nous sommes rendus dans un village isolé. Les Himbas sont vêtus d’un simple pagne en cuir. Leurs cheveux et leur corps sont enduits d’un mélange de graisse et d’ocre : non pas pour se protéger du soleil et des insectes mais dans un seul but esthétique.
Les enfants, d’abord peureux, sont ensuite curieux et ne cessent de toucher mes cheveux, ma peau, mes vêtements. Heureusement que le sourire est un moyen de communication universel ! Rapidement nous arrivons à créer un contact, et le guide traduit mes nombreuses questions ! La journée passe vite et il est déjà l’heure pour moi de reprendre la route : les enfants, tout sourire, courent pieds nus à coté de ma voiture pour me dire au revoir. Comment font-ils pour courir si vite sur la piste caillouteuse?
C’est à nouveau au moment du coucher de soleil que j’arrive à mon lieu de camping : celui-ci est situé juste à coté des chutes d’eau d’Epupa, cascade assourdissante de 37m de haut au débit impressionnant. L’aridité de la région est coupée par la rivière Kunene : une masse verte traverse ce paysage aride. Un des lieux les plus enchanteurs et incontournables de Namibie. Je ne m’approche pas trop tout de même, car je sais que la zone est infestée de crocodiles !
Je crois que je n’ai jamais vu des chutes d’eau aussi belles dans ma vie. « Epupa falls » est un lieu incroyable : le vacarme de l’eau, ce mélange incroyable de couleurs, et aussi le fait qu’il n’y ait aucun touristes !
Walvis Bay, les dunes, et le kitesurf !
Walvis Bay est une ville portuaire située à la croisée des longues étendues de sable jaune du désert du Namib et de la fameuse et hostile Skeleton coast. Cette petite ville de charme située sur l’océan Atlantique est envahie par les flamands roses. Le dépaysement est garanti.
Faire une excursion en bateau
La température est complètement différente : attendez vous à enfiler une petite laine, ou à courir à la boulangerie la plus proche acheter un Strudel pour vous réchauffer. La faune et la flore n’ont également rien à voir : ici vous pourrez observer des bruyantes colonies d’otaries, des pélicans qui vous feront certainement le show, des dauphins, des poissons lunes et même des baleines ! On a vraiment la sensation d’être au bout du monde dans cette petite ville.
Je vous conseille vraiment de réserver une excursion en bateau pour voir tout cela !
Voir Sandwhich Harbour en 4×4
Il y a une excursion en 4×4 que j’ai particulièrement appréciée là-bas : Sandwhich Harbour. Cette zone protégée correspond à la porte d’entrée du désert du Namib. Mon chauffeur m’avait emmené dans ces dunes immenses. La conduite était sportive, l’adrénaline au rendez vous ! Un moment, celui-ci avait placé le 4×4 au sommet d’une dune, directement face à la pente, qui d’ailleurs était très forte à mon goût. Et puis il avait amorcé la descente et coupé le moteur. Et la, magie ! Le sable chantait… Le chant de la dune était grave, vibration produite par le frottement des grains de sable entre eux… J’étais partagée entre profiter de la beauté du moment et hurler de peur, car la pente était quand même sacrément forte !
Nous avons ensuite passé le reste de l’après-midi à jouer dans les dunes avec une planche de surf, à sauter dans des sables mouvants, à observer les mirages et à repérer des Oryx, les seuls à survivre dans ce désert aride. Puis nous nous sommes arrêté en fin de journée au milieu de cette immensité de dunes de sable jaune tombant dans le bleu foncé de l’océan pour déguster des huitres, une spécialité de Walvis Bay.
Faire du Kitesurf à Walvis Bay !
Enfin, Walvis Bay est aussi un spot de Kitesurf ! Du flat, des marais salins, et des vagues, il y en a pour tous les goûts !
Juste devant la ville, vous avez un joli spot de Kite de flat.
Ne ratez pas la fameuse vague de « Skeleton Coast ». Les locaux l’appellent ici « Donkey Bay » : beaucoup moins glamour ! Cette vague interminable est assez hostile : attendez vous à être dans de l’eau sombre, entouré de phoques. On y accède uniquement par 4×4.
Sossusvlei, le paradis du photographe
Mon deuxième coup de cœur de ce voyage en Namibie est Sossusvlei. C’est de loin le lieu le plus magique de toute la Namibie. Et certainement le plus photographié également.
Le sable y est enrichi en oxydes de fer ce qui lui donne une couleur rouge vif. Cet immense désert, formé par le vent, s’est installé sur le delta d’une rivière composée d’argile blanche. On assiste alors à un merveilleux mélange de couleur entre le rouge des dunes et le blanc du sol.
L’endroit le plus connu s’appelle Deadvlei, ce qui signifie « le marais mort » : des arbres morts sont encore présent dans le lit de l’ancienne rivière. Tout semble figé. Le spectacle au lever du soleil est à couper le souffle lorsque les ombres de ces arbres grandissent sur le sol craquelé, et attaquent les dunes.
D’ailleurs, si vous êtes un sportif aguerri, j’ai un petit défi pour vous : escalader la fameuse dune Big Daddy, qui, du haut de ses 350mètres, fait partie des plus hautes du monde. Celle-ci surplombe Deadvlei et vous offre une vue imprenable.
Fish River Canyon
Ce qui est dingue avec la Namibie, c’est que les paysages sont incroyablement variés. Je finirais cet article avec le Fish River Canyon, mais je suis loin d’avoir tout mis ! J’avais trop peur de vous perdre en route 🙂
Le Canyon de la Fish River, second plus grand canyon au monde, qui offre une vue imprenable de haut de ses 550 m. Un bel endroit pour pratiquer la randonnée. Mais sachez que celle-ci est tout bonnement interdite par période de forte chaleur !
Pour conclure :
Je suis certaine que je retournerai là-bas car cette aventure m’a marquée. Il y a encore tant à voir : la bande de Caprivi, le Kalahari… J’ai été amenée lors de ce voyage à voir les plus beaux ciels étoilés imaginables, où je pouvais distinguer la voie lactée et différentes nébuleuses. J’ai passée des heures entières à fixer le ciel et à compter les étoiles filantes.
En tant que globetrotteuse, j’ai beaucoup voyagé ces deux dernières années. Mais la nature authentique et préservée de la Namibie, son incroyable diversité, sa faune et flore abondante, ont fait qu’elle reste aujourd’hui un véritable coup de cœur pour moi. Je rêve déjà d’y retourner, de parcourir à nouveau ses pistes désertes balayées par le vent, de retrouver sa population généreuse et accueillante, de m’évader au travers de ses paysages insolites, de rencontrer un Kudu aux cornes torsadées au détour d’un sentier, de partir à la recherche des fameux et rares éléphants du désert du Namib…
Et en image cela donne :
Un peu d’histoire :
Les premiers habitants vivaient traditionnellement de la cueillette et de la chasse. Des peintures rupestres attestent de la présence humaine depuis au moins vingt-cinq mille ans.
A l’arrivée des premiers Européens, San et peuples bantous se partageaient la région. Après avoir été brièvement colonisée par les Néerlandais et les Anglais, la Namibie est devenue il y a un peu plus de 100 ans une colonie Allemande. L’Allemagne, comme ses voisins européens, voulait profiter des richesses naturelles des pays africains, et obtint la Namibie, qui s’est révélée être une source importante de diamants. Elle fut ensuite administrée par l’Afrique du Sud, avant de devenir l’un dès plus jeune pays d’Afrique en 1990.
Ainsi, la culture Allemande est encore très présente en Namibie : que ça soit au travers du nom des villes, de l’architecture ou de la gastronomie.
Infos pratiques :
Langue : L’anglais est la langue officielle en Namibie.
Budget : Si vous décidez de louer un 4×4 et de vous loger plutôt confortablement, il faut prévoir environ 2000 euros par personne pour un séjour de 2 semaines.
Période : Avec en moyenne 300 jours de soleil par an, vous êtes assurés d’avoir beau temps pendant votre voyage, y compris pendant la saison des pluies.
Y aller : Vols directs depuis Frankfurt
Et vous, vous partez quand ?
Voila ! J’espère que cet article vous a plu. Si vous avez des questions, je réponds toujours dans la journée sur ma page Facebook 🙂 Retrouvez d’autres photos et venez aussi me faire un petit coucou sur Instagram 🙂
A bientôt?
Isa
Superbe, comme toujours ! 😉
bonjour Isabelle, je prépare 15 jours en Namibie, je suis intéressé de connaitre l’agence avec laquelle vous avez organisé votre séjour la bas ? Merci et continuez de nous faire réver.
Coucou 🙂
Ou a tu logée a Etosha ?
Combien de jour / nuit faut il passer la bas ?
Merci
Salut !
J’avais passé une nuit à la porte sud, puis une autre a dolomite camp. C’était parfait !